Parquet Courts est l’un des groupes les plus en vue de tout Brooklyn (et donc New York, who are u kidding?!). Le groupe vient de faire paraître son nouvel album le 3 juin dernier via Mom & Pop Music, j’ai nommé Sunbathing Animal, qui arrive donc après American Specialties (2011) et Light Up Gold (2012). On se souvient également que le groupe avait fait paraître un EP en 2013, Tally All the Things That You Broke, sur lequel Still in Rock avait d’ailleurs publié un article (lien).
Que l’on se rassure, le son de Parquet Courts a toujours ses aspects très bruts et finalement très punk. Et puis, il y a toujours ce Post-Punk sous-jacent à la Television, qui donne aux titres de Parquet Courts ce petit côté dur d’oreille. C’est ce qui fait de ce groupe une formation si intéressante. Aucun titres n’est franchement mauvais, et l’ensemble de ce Sunbathing Animal est plutôt très séduisant. Seulement, Parquet Courts nous transcende sur certaines créations qui empruntent à de nombreux styles musicaux, un peu de grunge/shoegaze avec une guitare interminable par-ci, un peu de Pop avec des mélodies volontairement très catchy par-là. D’autres morceaux sont plus lancinants et finalement moins originaux.
L’album s’introduit sur un “Bodies Made Of” super proche de la Math Pop des Feelies. Voilà qui commence bien ! On trouve ensuite “Black & White“, un morceau pas franchement super original, mais comment ne pas se laisser emporter par son rythme ? Et puis, le titre vient d’être habillé d’une vidéo assez superbe. On y voit le groupe dans les rues de Brooklyn dans un film apparemment inspiré de William Burroughs et Brion Gysin. Pour cela, un grand coup de chapeau à Austin Brown, bassiste du groupe qui a réalisé cette petite merveille. “Dear Ramona“, troisième titre de l’album, est une référence plutôt évidente au groupe de notre ami Joey. On se tourne ensuite vers un titre un peu plus expérimental avec “What Color Is Blood“.
Parquet Courts délivre alors un très bon “Vienna II“, mais si court, trop court. “She’s Rolling” est une pièce musicale ô combien intrigante qui en fait l’une des meilleures de l’album. On ne sait pas où Parquet Courts nous emmène, mais on y va les yeux fermés. Quant à “Sunbathing Anumal” il est à la frontière improbable entre le son des Velvet Underground et celui des Ramones. Qui eut cru cela possible ?! Après un Strokes-ish “Up All Night“, le groupe poursuit sa route sur “Instant Disassembly“, le plus long titre de l’album. Un passage obligatoire dans l’univers Pop de Parquet Courts.
Le groupe dit avoir réalisé 3 sessions d’enregistrement pour aboutir au résultat qu’il nous présente aujourd’hui, loin des quelques heures nécessaires au mixage de Light Up Gold paru en 2012. Au final, Sunbathing Animal est assurément mieux produits, mais l’album laisse place à plus de chorus au détriment de quelques riffs assassins. “Ducking & Dodging” et quelques autres viennent pourtant nous montrer que Parquet Courts a toujours le punk dans le sang. Ce titre est particulièrement génial, surement le meilleur de l’album. Il a la folie de Pavement que le groupe a tendance à avoir laissé de côté. Il a la puissance des plus grands.
En somme, Sunbathing Animal est un album moins fun que ne l’est Light Up Gold. Pour autant, on ne saurait échapper à la puissance créative de plusieurs de ces titres. Et pendant ce temps, Parquet Courts continue d’être ce groupe de Brooklyn qui pourrait tout changer.
(mp3) Parquet Courts – Ducking & Dodging
Liens afférents :
Premier article sur Parquet Courts
Article anachronique sur The Feelies
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