C’est avec un immense plaisir que je vous présente aujourd’hui Nick Drake. Musicien anglais mort en 1974 à l’âge de 26 ans d’une surdose d’antidépresseurs, il aura été l’auteur de trois albums, Five Leaves Left paru en 1969, Bryter Layter en 1970 et Pink Moon en 1972. Nick Drake aura souffert toute son existence de ne jamais avoir connu le succès, dans les bacs comme critique. Ce n’est qu’après sa mort que sa discographie sera réellement découverte de tous. Réticent à donner des interviews et jouer en live, Nick Drake aura pourtant fait beaucoup pour se faire connaître : quitter l’université de Cambridge pour se consacrer jours et nuits (surtout) à sa musique, se faire accompagner par John Cale (des Velvet Underground), jouer en première partie de Fairport Convention, et surtout, délivrer une musique sans équivalent dont la poésie aurait de quoi subjuguer E.A. Poe.
Bryter Layter, son deuxième opus, est un album où l’on perd en proximité avec Nick Drake. Plusieurs titres sortent toutefois du lot, “Poor Boy“, “At the Chime of a City Clock“, “One of These Things First” et “Hazey Jane I“. Son troisième opus, Pink Moon, est un retour aux sources. Nick Drake se présente seul accompagné de sa guitare. On touche alors au sommet de la musique folk, à l’image du titre introductif “Pink Moon“. “Things Behind The Sun” est absolument merveilleux, un titre qui rappelle la puissance de Rodriguez. “Know“, tout en simplicité, est un morceau fascinant. Le titre conclusif, “From The Morning“, est aussi des tous meilleurs. Il restera comme le dernier jamais enregistré par Nick Drake qui décédera quelques mois plus tard.
C’est son premier opus, Five Leaves Left, qui retient tout particulièrement mon attention. Cet opus est de ceux que l’on doit inscrire au panthéon de la musique, tous genres et toutes époques confondues. Le premier titre, “Time Has Told Me“, suffit à se convaincre de la grandeur de Nick Drake : toute sa sagesse alliée à une instrumentalisation irréprochable font de ces quelques minutes un moment singulier. Arrive ensuite “River Man“, sans conteste l’une de ses plus belles créations. Difficile de poser quelques mots sur ce morceau là. Nick Drake dévoile une versification profondément admirable. Un tel lyrisme détient une portée que l’on ne peut immédiatement soupçonner, comme irréelle. Et ce n’est pas tout. Le troisième morceau, “Three Hours“, également le plus long de tous, est une véritable épopée “East from the city”, “In search of a master, In search of a slave”. Les accords très folk agrémentent ce fabuleux voyage. “‘Cello Song” fait dans un genre similaire. Puis vient “Way To Blue“, un titre à la riante mélancolique. “The Thoughts Of Mary Jane” arrive pour nous redonner du baume au coeur. Chaleureux, on pénètre en plein dans quelques minutes affables, toujours extasiés par sa voix. “Man In A Shed” est l’autre monument de ce Five Leaves Left. Ces légères notes jazzy, la quiétude vocale Nick Drake, la suavité de son jeu de guitare, tout est réuni pour former un titre magistral. “Fruit Tree“, immédiatement après, ne doit pas être négligé. Tout aussi poétique, Nick Drake continue de frôler la perfection. Enfin, “Saturday Sun” vient conclure l’opus, un titre dont la gaîté aura de quoi nous rappeler qu’une nouvelle écoute de Nick Drake n’est jamais loin. Voilà bien un artiste qui mérite tous les honneurs. Nick Drake, ce poète qui n’aura pas su…Nick Drake – River Man
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Anonyme
ben……Merci….rien de plus beau entendu ces jours !!!
Sandra