Mardi dernier, le 18 octobre 2011, la Maroquinerie accueillait Band Of Skulls. N’ayant, à mon étonnement, jamais évoqué ce groupe sur Still in Rock, en voici un bref portrait. Formé en 2004 à Southampton en Angleterre, Band Of Skulls officie sous ce nom depuis 2008 seulement. Leur premier album, “Baby Darling Doll Face Honey“, est une petite bombe d’indie rock tant les ressemblances avec les White Stripes sont importantes. Un deuxième album est en finalisation, prévu pour le début de l’année 2012, ce dernier nous réserve bien des surprises, dont quelques-unes dévoilées seront lors du live dont il est ici question.
La première partie, groupe nommé The Broken Hands et originaire de Vancouver (Canada) se décrit sur son propre MySpace comme “a combination of Rock, Punk and Blues“, à laquelle ils rajoutent du “punk-pounding pulses“. En somme, The Broken Hands se revendique de plusieurs horizons et leur performance live fait transparaitre cette volonté. C’est un groupe jeune que l’on sent très influencé, un groupe plein de punch au jeu de guitare très efficace. Le chant n’est pas en reste lorsque les riffs laissent place une voix très propre, on regrette toutefois un abus de vibrato et des chants trop répétitifs avec des choeurs incessants de la part du lead-singer himself. Le tout demeure étonnamment bon pour une première partie qui gagne à être connue.
Puis arriva Band Of Skulls. La lumière se tamisa, et les trois Vikings entrèrent dans la salle. Dès les premières notes se mettent à résonner les nouveaux titres de leur second opus et on semble plus éloigné du son de Jack White que précédemment. La guitare de Russel Marsden résonne avec de belles montées vers l’Everest du rock, mais la salle peine à réagir, elle manque à l’évidence de répondant. Toute une première partie du concert va ainsi se dérouler, les Band Of Skulls sont trop collés à ce qui – cela se sent – sera leur version album, le rythme est constamment le même et le groove vient à manquer.
C’est alors qu’un titre, dont je n’ai pas le nom, vient réaliser la coupure. Band Of Skulls stop le jeu qui semblait s’essouffler, un calme avant la tempête dont chacun dans la salle pressent la survenance. Notre instinct ne nous trahis pas, Russel Marsden change de guitare et l’excellent jeu de lumière de la salle vient nous plonger au plus profond du rock, un noir d’encre dont on se délecte d’avance des moindres sursauts. Band Of Skulls présente alors un nouveau visage, bien plus psyché que sur la première partie de leur intervention, la salle se met en émoi, le public perd lentement possession de ses gestes lorsque le chant du groupe fait la part belle à bien plus de lâché prise, les riffs se distinguent les uns des autres avec puissance et les changements de rythmes viennent définitivement embraser un public conquis. Lorsque les titres du premier album viennent à retentir, “Light of the Morning” et “Death By Diamonds and Pearls” pour partie, l’audience demeure effarouchée par la transformation opérée sous nos yeux mêmes. Une vidéo du live atteste de cette excellente performance finale.
Bien moins lyrique que le concert de la semaine dernière (à savoir Connan Mockasin), Band Of Skulls est finalement parvenu à faire décoller les cheveux de mémé, alliant la puissance de solos de guitare de toute beauté à l’atmosphère d’un bateau viking hanté. Band Of Skulls sera la première partie des Black Keys, eux qui sortiront “El Camino” le 6 décembre, mais ça, c’est une autre histoire.
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