Je crois que je veux en rester au titre de cet article.
Mais paraît-il que quelques développements pourraient aider la cause du groupe, permettez-moi d’en douter, mais sait-on jamais. Je tente donc ma chance.
Il faut dire que plus ça va et moins je trouve de projets bien bruts, sans prise de chou ni prétention. Bambis en est, je m’investis donc. Originaire de Fayetteville, dans l’Arkansas, il vient tout juste de faire paraître son premier EP qui, si tout se passe bien, devrait donner quelques sueurs froides à tous les amoureux de garage punk. Intitulé Love is Back et paru via Cult Love Sound Tapes ainsi que Tape Dad, il annonce le retour des sados à la tête du monde. Le Marquis aurait acquiescé, lui qui disait que “tout est bon quand il est excessif”. Avec Bambis, c’est le garage qui est excessivement sale.
“Quiet Time“, le petit premier, est la claque transpirante de cet article. En alternant plusieurs fois les rythmes, Bambis nous retourne les tympans et nous laisse finalement dans la plus grande des confusions : doit-on déclencher les crises d’épilepsie ou faut-il, au contraire, attendre quelques mélodies encore plus énervées ? La première réponse arrive avec “Love Is Back“. S’il n’est pas plus nerveux, il est probablement plus lourd encore.
Sur “National Grantham“, Bambis combine la violence de Slint à l’expérimental de Polvo, et encore, la détermination d’un Fugazi énervé. Le morceau demeure punk tant il va vite et que ses boucles sont resserrées.
Et sur “Run Johnny Run“, Bambis change un brin le paradoxe. Alors que les guitares étaient jusque là surchargées par l’envie de faire impression, Bambis introduit de nouvelles variations qui, tantôt blues tantôt proches de Chastity, nous racontent une belle histoire. Cette histoire, c’est celle d’un groupe qui veut créer une panique garage punk sans pour autant être des oubliés de l’histoire. Bambis a ses ambitions et chacun de ses morceaux les affiche sans trop de complexes. À la bonheur ! Que ceux qui veulent simplement sortir de bons albums sans avoir la prétention d’être commémoré se signalent à moi, j’éviterai d’écrire sur eux. Et “Only God Can Save” de débuter comme un morceau de vieux punk à revendications. Il est nécessairement ironique, le Marquis de Sade disait en effet que “l‘idée de Dieu est, je l’avoue, le seul tort que je ne puisse pardonner à l’homme.” Je ne crois pas que Bambis puisse faire l’apologie d’un Dieu qui n’existe pas dans l’univers punk.
Au final, Bambis est une excellente nouvelle, un projet DIY qui va remettre d’aplomb tous ceux qui pensent être des bad boys avec leur garage rock mélodieux et, en réalité, toujours trop pop. Que chacun reste chez lui, avec le war punk Bambis, la confusion des gens sera sévèrement punie. C’est votre pantalon qui craint pour sa vie, parce que Bambis ne fait pas que les souiller, il les craque également.
(mp3) Bambis – Quiet Time
(mp3) Bambis – Run Johnny Run
Tracklist: Love Is Back (EP, Cult Love Sound Tapes / Tape Dad, 2019)
1. Quiet Time
2. Love Is Back
3. National Grantham
4. Run Johnny Run
5. One In The Bucket
6. Only God Can Save
Liens:
Article sur Chastity
Article sur Psychic Sex (war punk)
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