Drunk Mums a donc fait dans la métaphore vestimentaire. Après un EP intitulé Leather en 2016 suivi par Denim un peu plus d’un an après, les Australiens cherchaient en réalité à nous décrire l’accoutrement du parfait cowboy urbain ! Mais au-delà des élucubrations esthétiques du quatuor, leur nouvel album, Urban Cowboy est-il réellement la suite logique des sorties précédentes du groupe ou augure-t-il d’un changement de direction ?
Pour y répondre, encore faut-il se remémorer le style Drunk Mums. Ceux ayant assisté à leur concert à feu la Méca en 2017 n’ont pas besoin de rappel. Pour les autres, résumons les choses ainsi : “Drunk Mums est donc fort, et saoul. ET GRAS“. D’ailleurs, si vous voulez en apprendre des bonnes sur les soirées punks du Havre, jetez un œil à l’interview du groupe par Freaky Loud Things !
Mais revenons-en à Urban Cowboy. Paru le 9 novembre dernier sur Pissfart Records – ça ne s’invente pas – et qui comprend 10 titres, pour 34 intenses minutes. L’album s’ouvre sur « Phantom Limb » et le premier constat que l’on peut faire c’est que la production est beaucoup plus soignée que sur les précédents. Les dix premières secondes du morceau symbolisent à elles seules l’attention portée aux détails.
Mettez votre casque sur les oreilles et entendez par vous même ce subtil mais efficace effet de fondu passant de gauche à droite de votre cortex cérébral. Mieux produit certes, mais pas au détriment de l’efficacité. Drunk Mums demeure bien punk, pour notre plus grand plaisir ! « Hellfire » confirme ce sentiment, bien aidé par la voix éraillée de Jake Doyle. « Order From Chaos » fait le grand écart et oscille quant à lui entre solides riffs punks limite hard rock (?) et couplets sautillants plus proches de la garage pop. Puis c’est le retour aux sonorités du premier album Drunk Mums, paru en 2012, avec l’entêtant « You go it ».
La première surprise arrive finalement avec « Urban Cowboy ». Drunk Mums troque le bruit et la fureur du punk pour un country rock qui n’est pas sans rappeler Natural Child – période « Saturday Night Blues » – après tout entre cowboys, ils doivent se comprendre. « RWTP » se rapproche une nouvelle fois de la garage pop et délivre un message aussi naïf qu’essentiel « Do anything you wanna do, not what somebody tells you to » ! Le titre « Borderline » ramène l’album du côté rock de l’échiquier musical, juste avant l’arrivée de l’un des titres les plus efficaces. « Asthmatic » nous donne envie d’aller piquer la Ventoline de son petit neveu pour prendre une grande inhalation et avoir le droit de chanter le refrain en cœur « I’m an asthmatic ».
Enfin, si « Rockin’ All Night » ne démérite pas, il est immédiatement éclipsé par « Ripper », l’ultime titre – et peut-être l’un des meilleurs – de l’album. Fait de longs passages instrumentaux et clairement calibrés pour terminer en beauté la setlist des prochains concerts du groupe, ce titre pourrait aussi indiquer une partie du chemin qu’entend prendre Drunk Mums à l’avenir. Pour ce qui est du présent, la scène australienne se porte toujours à merveille et ce n’est pas pour nous déplaire !
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