Critique de l’album : Je dis, à qui veut l’entendre – ou m’écouter – depuis des semaines qu’un chef d’oeuvre est sur le point d’arriver. Je suis content qu’il soit finalement là, faisant table rase du post-nineties, du garage sixties dont on crève, des bons sentiments qui impose de ne plus avoir que de bons sentiments, dont on crève, de ce shoegaze qui n’a rien d’inventif et qui sévit nuit et jour dans les salles parisiennes et d’ailleurs, dont on crève, de ces artistes qui ne veulent que le montrer, surtout, pour que l’on sache qu’ils en sont, que je crève. Et malgré sa délivrance, cet album reste le mien, entièrement singulier.
TH da Freak va finir par tuer la Blank Generation. Pavement a commencé le travail qui n’est pas achevé. Outre le style musical qui fait penser aux années 90s – les meilleures de toutes – TH da Freak symbolise l’exact inverse de ce qu’était David Bowie. Il n’est en rien question d’attitude. On se trompe lorsque l’on définit le groupe de slackers au sens de branleurs je-m’en-foutiste. On se trompe, aussi, lorsque l’on dit TH da Freak être détaché de ce qu’il fait. Je me suis trompé. Le seul détachement qu’il me semble avoir, c’est celui de la réception. Non pas qu’elle lui importe peu, mais elle ne guide en rien ce qu’il fait. « Bored » ne serait pas là, sinon. Et je prends le pari que tu auras beau faire ce que tu veux, tu auras beau les foutre sur Canal +, les faire interviewer par le NYTimes ou leur dire qu’ils sont de véritables génies, que tu auras toujours plus de chance de lécher les dessous de bras de la reine d’Angleterre que de les convaincre de changer leur démarche.
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