Vaguess, c’est un artiste que l’on (schizophrénie) connait particulièrement par ici. En février dernier, Still in Rock dévoilait son album en exclusivité intergalactique. Depuis, Vaguess a fait paraître une excellente session (lien) et il revient désormais avec un nouvel LP, One Man’s Trash. Pour ne pas changer une équipe qui gagne, c’est Refry Records qui se colle à la distrib’ pour une nouvelle partie de hockey sur béton lavé.

Et Vinny Diesel n’a jamais été autant inspiré par le slacker des années ’90. L’écoute de ce One Man’s Trash nous fait penser à Clerks, avec son épicerie, son trash, ses dialogues sexuels et son envie d’underground. Tout cela sent bon les rues salies par les fast food, le lo-fi qui n’est pas feinté, l’ennuie qui pousse à la bêtise. One Man’s Trash est un album pour ceux qui n’ont pas ralié le mouvement garage parce que ça fait cool. 

Dans une description désopilante de son album, Vinny en dit qu’il est un “undercooked EP” dont la raison est “one man’s/woamn’s trash is another man’s/woman’s treasure“. En vente au prix de 5 euros – Vinny veut payer sa tournée européenne ainsi qu’un nouveau Yacht – on aurait tort de se priver de ce cool californien qui n’est pas plus cher qu’une salade de quinoa.

Vaguess en vidéo

Ain’t Hard to Find“, c’est le DIY dans toute sa splendeur, sans fioriture studio, sans que la mélodie ne soit poussée jusqu’au bout. La guitare est légèrement saturée. Le son de webcam magnifie la voix. Et “Everything Happens” renvoie immédiatement la même image, on quitte le domaine de Clerks pour glisser vers celui de Slacker, avec ses weirdos un peu tristes. Une fois encore, Vaguess rappelle ici la scène de Pavement et autres slackers devenus parents. Il n’en rajoute pas sur le côté festif – keggs de bière – mais on sent bien qu’une partie de hockey est sur le point de démarrer. Ouais, le slacker de l’époque, c’était la consécration d’une première fois où le musicien acceptait le sportif à ses concerts, que les deux devenaient ainsi compatibles. On est donc loin du slacker à la Fidlar qui ne parle que de drogues – ou presque. Et puis, Vaguess prend le contre-pied de la scène qui a coutume de dire que Nothing Never Happens – voyez le nombre de titres avec cette appellation. 
Spilt Milk” serait un vieux morceau des 70s que l’on ne s’étonnerait pas de sa tenue. Et puis, vient “Soul to Take“, un titre d’amour à la High Fidelity – pour continuer l’analogie avec les films de la période nineties. Oublions ce que l’on sait de mignon, seul le trash d’une relation comme celle de Courtney et Kurt veut dire quelque chose.




Temp Lover“, plus Television Personalities que les autres, nous rappelle que Vaguess s’inscrit également dans un mouvement 80s. Mais l’on retrouve en réalité ce qui fait l’essence des années 90s, un son ironico-moyennement-produit pour ceux qui veulent regarder MTV 10 heures durant. Et “Hate What You Do” de me rappeler étrangement un morceau de Sonny Sunsets. Il faut détester ce que l’on fait tandis que “Settle Down” semble être la dernière réflexion du slacker qui approche de la 40aine, et forcément, je ne peux m’empêcher de citer Pavement avec son “Range Life” :

Over the turnstile turn out in the traffic 
There’s ways of living 
It’s the way I’m living 
Right or wrong, 
It’s all that I can do, 
And I wouldn’t want to let you be 
I want a range life, 
If I could settle down

Au final, One Man’s Trash vise juste, il est moins punk que les précédents albums de Vaguess, et c’est, à mon sens, son album le plus réussi – sans relation de cause à effet. Et que cet LP fait du bien ! Il nous rappelle le véritable slacker – patient zéro -, il ne feinte rien, ne prétend rien. Les titres de One Man’s Trash semblent être les démos d’un album culte des années 90s, l’essence même de Still in Rock, en somme. Vinny Diesel vient de prendre une nouvelle dimension.

(mp3) Vaguess – Everything Happens
(mp3) Vaguess – Soul to Take

Tracklist : One Man’s Trash (LP, Refry Records, 2017)
1. Ain’t Hard to Find
2. Everything Happens
3. Spilt Milk
4. Soul to Take
5. Temp Lover
6. Hate What You Do
7. Settle Down

Liens :
Article sur l’album Guilt Ring
Vaguess en vidéo de la mort qui tue

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