Downtown Boys est un groupe originaire de Providence (Rhode Island, USA), le premier du coin à être chroniqué sur Still in Rock. Son troisième album, Cost of Living, est paru sur Sub Pop un peu plus tôt cette année. Il fait suite à Full Communism (2015) dans la continuité d’un punk pour les baroudeurs tatoués qui ne considèrent pas vraiment ce que le cool impose !
Le truc de Downtown Boys, c’est de cogner fort chaque seconde de l’album. C’est probablement pour cela qu’il a attiré mon attention alors que j’attendais ma pizza dans un shop New-Yorkais. Sa musique rappelle parfois la violence organisée de Parquet Courts tandis que la voix de Victoria Ruiz semble s’inspirer de la période nineties des Fugazi. Downtown Boys aurait écouté beaucoup de straight edge que je ne serais pas surpris.
“A Wall” – voyez Conan en parler – donne le ton d’un album monochrome : il est d’un gris profond qui fait écho au war punk. On comprend avec “I’m Enough (I Want More)” que Downtown Boys entend passer en force, là où d’autres groupes de punk auraient voulu un peu d’humour. Ce titre est la première claque de l’album, dans un style 90s assez sévère. Et “Somos Chulas (No Somos Pendejas)” de confirmer cette volonté animale. Sans aller jusqu’à parler de Riot grrrl – il manque trop des codes du genre pour cela – on se dit que Downtown Boys flirte avec la scène punk féminine de Perfect Pussy, Priests & co. Le texte en espagnol fait son effet !
“Promissory Note” – du Fugazi dans l’âme ? – semble vouloir nous donne 1% de pop, et c’est déjà bien, 1% est ce qui a permis à certains de faire toute une campagne présidentielle – je dévie. On se dit que l’animosité très naturelle de Downtown Boys est aussi sublimée par ces accords un brin moins enflammés.
Seulement voilà, l’album enchaine avec “Because You“. Le titre est sanguin, impétueux, volcanique. Downtown Boys calme son petit monde, délivrant assurément l’un des meilleurs titres du genre de cette année 2017, dans les règles de l’art, tel un soldat qui respecte les consignes d’en haut. Et que dire alors de “Violent Complicity” qui, pour aller plus loin, ajoute un peu de post-punk progressif. C’est le premier morceau à avoir attiré mon attention, parce que sa structure est peu ordinale et parce que le son de la guitare, toujours nineties, est parfaitement intégré à l’ensemble.
On gagne 10 ans avec “It Can’t Wait”, la guitare est Stroke-ish ! Quant à “Tonta“, il est le plus war punk de tous, une ode à véhémence. Il ne reste plus qu’à ressortir son Sun Tzu ! “Lips That Bite” nous fait approcher de la fin dans un élan plus skake tattoo & suburbs que jamais ! L’arrivée d’un cuivre est des plus surprenantes.
“Clara Rancia“, c’est une véritable guérilla, un morceau pour aller s’encanailler dans les soirées cuir du 19ème arrondissement parisien. Et “Bulletproof (Outro)“, finalement, de donner la touche finale que cet album méritait : Downtown Boys se dit bulletproof mais il attaque en permanence. Downtown Boys se dit désireux d’un peu de allégresse, mais il le dit avec une voix télécommandée. Qui n’a jamais souffert de ses paradoxes !
Au final, quel est le statement de cet album ? Répéter, amplifier le mouvement punk des années ’90 qui n’a jamais connu le succès qui lui était dû. Downtown Boys ne joue pas la carte de la révolution sonore, ni celle de la sympathie slacker. Downtown Boys ne lésine pas sur son punk impulsif et souvent rugueux. Rugueux ! On se dit que ce troisième album de Downtown Boys lui donne toute la légitimité du genre, entre war punk, riot et autre hardcore de velours.
En concert le 10 octobre au Point FMR : lien event !
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Tracklist : Cost of Living (LP, Sub Pop, 2017)
1. A Wall
2. I’m Enough (I Want More)
3. Somos Chulas (No Somos Pendejas)
4. Promissory Note
5. Because You
6. Violent Complicity
7. It Can’t Wait
8. Tonta
9. Heroes (Interlude)
10. Lips That Bite
11. Clara Rancia
12. Bulletproof (Outro)
Liens :
Article sur Perfect Pussy
Lien vers le WAR PUNK sur Still in Rock
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