The Lurkers était un groupe originaire de Fulham (Londres) créé en 1976 et managé par Mike Stone (connu pour son travail avec Lou Reed, Queen, les Beatles et j’en passe). Plus US que de nombreux groupes américains, les Lurkers ont fait paraître un premier album en 1978, le bien nommé Fulham Fallout. On y trouve 14 morceaux de punk cheesy qui reprend l’essence des Ramones. Des ancêtres du slacker ont beaucoup à nous dire sur le party rock que la scène 2010′ transcende enfin. Avec cet album, on se dit que les Lurkers méritent une place parmi les meilleurs groupes de punk UK de la décennie, et ce n’est pas peu dire. Pourquoi, alors, ne sont-ils pas plus connus ? Il y a deux ou trois théories à ce sujet.
“Ain’t Got A Clue“, c’est le grand hit des Lurkers, son fer de lance, son exploit. La déferlante punk rock est en marche, direction New York. Premier groupe signé de l’histoire de Beggars Banquet Records, on y trouve toute l’essence de l’excellent label anglais. Allez aussi voir du côté de “Just Thirteen” pour trouver du combo Lurkers. “I Don’t Need To Tell Her” ne déroge pas d’un centimètre de la ligne de conduite du groupe et l’on comprend ainsi qu’il en sera de même tout l’album durant. Vous avez l’impression d’écouter du Ramones ? That’s right, il est la raison d’être des Lurkers. “Total War“, tout aussi dorky, n’oublie pas son glam rock. Il faut dire que les Lurkers ont été biberonnés aux New Yorks Dolls.
“Hey You“, c’est du Ramones / Dictators en puissance, un excellent single qui reprend tous les clichés du punk 77′ pour les condenser en trois minutes. Les Lurkers, comme les plus grands du genre, avaient à coeur de délivrer des paroles suffisamment génériques pour que sa génération puisse s’y identifier. Et puis, il interpelle son auditeur, lui disant de se révolter comme il le fait avec son excellent solo assurément seventies. Quant à “Shadow“, il semble enfin laisser place à du Small Faces, mais les Lurkers ne peuvent s’empêcher de reprendre des chorus qui vont très vite.
“Then I Kicked Her” est un nouveau titre qui deal avec le sujet majeur de tous les albums de la décennie cet album : les filles. “Go, Go, Go“, dans la lignée, c’est une sorte d’hommage au “Blitzkrieg Bop” des Ramones. Qui osera le combo ? “Jenny” personnalise un peu le tout. “Time Of Year” nous dit que tout ira bien. “Self Destruct“, plus british, est une franche réussite, preuve que les Lurkers savaient aussi faire quelque chose de plus noir.
“It’s Quiet Here“, la hantise du groupe ce silence, continue sur l’exact même rythme et c’est au tour de “Gerald” de venir nous susurrer des mots punk à l’oreille. “I’m On Heat” approche du final avec du Rocket To Russia-ish. “Be My Prisoner“, enfin, réalise l’alliance de la dureté du son des Stooges au phrasé si particulier de notre ami Joey. La version Captain Oi! de 1997 contient quant à elle quelques titres bonus qui valent également le détour.
Au final, les Lurkers occupent une place de choix dans l’histoire du punk US UK, et l’on peut pourtant se demander si son américanisation à outrance ne lui a pas couté une place plus prestigieuse dans les livres d’histoire. Vous le savez surement, je prône souvent le cheesy américain plus que le sérieux du punk UK et je ne saurai donc me plaindre de ce très fort penchant CBGB. Il n’empêche que ça à dû râler dans les chaumières londoniennes à l’époque de la sortie de ce premier disque.
(mp3) The Lurkers – Ain’t Got A Clue
(mp3) The Lurkers – Hey You
Tracklist : Fulham Fallout (LP, Beggars Banquet, 1978)
1. Ain’t Got A Clue !
2. I Don’t Need To Tell Her
3. Total War
4. Hey You
5. Shadow
6. Then I Kicked Her
7. Go, Go, Go
8. Jenny
9. Time Of Year
10. Self Destruct
11. It’s Quiet Here
12. Gerald
13.I’m On Heat
14. Be My Prisoner
Liens :
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