Moistoyster : garage-rockers australiens

Moistoyster est un groupe originaire de Fremantle (Australie) qui joue la ressemblance avec ces formations de métal des années 1990, nom en -er (et M à la Motörhead) et typo dégueu sur des écussons pour bikers. Le nom de ses morceaux ne rehausse pas le niveau et on ne saura s’attarder trop longtemps sur la pochette de son EP Dead. En réalité, Moistoyster n’est pas un groupe pour jeunes ado rebelles mais une formation garage plutôt solide qui alterne entre fuzz, stoner, pop noisy et slacker.

“Paedophile Territory” joue la carte du titre mystérieux à la Deerhunter pour finalement tomber dans la marmite du garage salace et perverti. Ça sent bon le slacker avec un tempo qui conduit le groupe à quelques boucles qui cognent au pays du garage lo-fi de together PANGEA. “Delusional Health” est plus mélodieux, de la garage pop pour les amateurs du style. Le groupe est particulièrement bon sur ses changements de rythmes et le côté déguelard des couplets assure la touche Fidlar-esque. 

“If the Sun” se veut plus philosophique, on croirait entre le fils de Travel Check et de Platon. Les refrains de cet album ont souvent un élan stoner, c’est bien fait et l’alternance avec l’esprit finalement très pop de Health joue l’alternative. “Missionary Tent” enchaine sans plus tarder et l’on est désormais convaincu du fait qu’il s’agisse du petit fils de Ty Segall, album The Manipulator. Tous les éléments de ce morceau tendent à jouer de la ressemblance, du presque psyché aux couplets noisy. “Tranquil Ace” clôt de bel EP.