Still in Rock présente : The Gooch Palms (Indie Rock)

The Gooch Palms est le groupe de Leroy & Kat, un duo originaire de Los Angeles (et Newcastle, Australie) qui s’est fait connaître il y a quelques années déjà avec un premier album, NOVO’S, qui était paru à la fin de l’année 2013. Good news, il nous revient avec un deuxième LP, Introverted Extroverts, cette fois via Summer Camp Records pour le plus grand plaisir de nos envies slacker.

Ce nouvel album est particulièrement intéressant pour plusieurs raisons. Il contient quelques parades de feu, le genre de rock’n’roll super festif auquel Jacques Chirac ne saurait résister. Dans le même temps, la production est plutôt étrange – les voix sont systématiquement dédoublées… – et il y a un petit côté blues rock mid-2000 un peu ringard qui peine à nous convaincre pleinement. Voyons tout ça de plus près.

“Living Room Bop” est un titre un peu trop facile, du rock’n’roll pour faire danser mamie qui rechigne à se lever de sa chaise. “Tiny Insight” souffre du même symptôme, c’est plutôt bon mais bien trop convenu pour nous accrocher l’oreille plus d’une écoute. A ce stade, le groupe n’est pas assez slacker pour véritablement nous convaincre de son univers. “Ask Me Why” clôt le trio introductif dans un élan similaire.

“Invisible Man” tente quelque chose de différent, un rock plus contrôlé qui s’introduit à nous sur quelques notes acoustiques. La voix de Leroy est un brin trop forcé, mais ça fait l’affaire. “GPBNO” est quant à lui plus convaincant même si le songwriting peine à faire décoler ces quelques minutes. Une fois encore, la production est très propette, un contraste avec ce que le groupe semble délivrer en live. Vient alors “Sleep Disorder“, le premier morceau a laisser suffisamment de place à Kat. L’instru’ plutôt punk fait que ce morceau se rapproche du Riot grrrl.

“Standing In Line” repart de plus belle avec sa guitare blues rock, pas franchement convaincu que le revival Black Keys soit du meilleur goût. On passe sur “Long Gone” et “Eat Up Ya Beans” ose enfin lâcher un peu prise, rappelant le Gooch Palms de 2015 lorsqu’il semblait plus Burger Records que Nonesuch Records.

Tout s’éclaire avec “Don’t Look Me Up” : Gooch Palms veut faire du Offsprings, en fait. Une fois encore, le groupe semble plus pertinent lorsque Kat prend le lead, moins surfait. “If You Want It” jette quelques unes des dernières forces dans la bagarre. Le titre va vite et si la prod’ est toujours aussi contestable, on y trouve notre compte. “Trackside Daze” enchaine. Ce morceau devrait incontestablement être le single de cet LP : mélodique, puissant et doorky, tout est là. “Wasting No Time” conclut le tout dans un élan artistique plus douteux.

Au final, la deuxième partie de l’album est meilleur que la première, parce que moins plus 2016 et moins 2006 (c’est une raison). Dis autrement, Gooch Palms est plus pertinent lorsqu’il tend vers du slacker que lorsqu’il copie la bande de Dan Auerbach. C’est pour le moins étrange mais l’univers que nous présente visuellement Gooch Palms – deux geeks ayant un amour particulier pour la bière – semble ne pas correspondre à la musique qu’il nous donne à entendre.

Cet album manque malheureusement de mélodies mais il faut toutefois y retenir quelques bons morceaux qui font ce que l’on attend d’eux. Je doute que Gooch Palms intègre trop de top 20 de fin d’année avec Introverted Extroverts, mais ils nous feront quand même danser à l’occasion d’une soirée entre amis.